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PORTRAITS ET SOUVENIRS LITTÉRAIRES.

voir il perd sa popularité, ses amitiés et presque son honneur domestique, et résigne sa charge, désabusé de ses rêves, ne croyant plus à son talent, doutant de l’homme et de l’humanité. Cependant, ce n’est point un piège machiavélique qu’on lui a tendu : le prince s’est prêté loyalement à l’expérience ; il a apporté en toute franchise son concours au penseur.

L’impression de ce drame, d’une rare impartialité philosophique, serait triste, s’il n’était égayé par la peinture la plus exacte et la plus vivante des universités. Rien n’est plus spirituellement comique que ces conspirations d’étudiants pour qui boire est la grande affaire, et qui songent à Brutus en chargeant leur pipe. Cette pièce, d’un poëte enivré à la coupe capiteuse du mysticisme allemand, semble, chose bizarre, l’œuvre froidement réfléchie d’un vieux