Page:Gautier - Portraits et Souvenirs littéraires, 1875.djvu/93

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dans le marbre pour une jeune fille, seyait admirablement à la femme et s’harmoniait avec sa taille élevée et ses proportions de statue. Le col, les épaules, les bras et ce que laissait voir de poitrine la robe de velours noir, sa parure favorite aux soirées de réception, étaient d’une perfection que le temps ne put altérer ; elle a parlé quelquefois, dans ses poésies de jeunesse, « du bonheur d’être belle » en personne pleine de son sujet ; et elle dit de ses splendides cheveux dont les poëtes contemporains eussent fait volontiers un astre comme de la chevelure de Bérénice :


Mon front était si fier de sa couronne blonde,
Anneaux d’or et d’argent tant de fois caressés,
Et j’avais tant d’espoir quand j’entrai dans le monde,
Orgueilleuse et les yeux baissés !


Ce n’était pas coquetterie chez elle, mais pur