taient la duchesse de Nassau, les personnages de la cour et
nous avons entendu la harpe de Godefroid, le violoncelle
de Servais, la voix de madame Ugalde, des fragments
de Christophe Colomb, l’air de Fidelio par mademoiselle
Storck, et l’Alleluia de Haendel enlevé avec un
entrain triomphant. M. Léopold Amat avait organisé en
quelques jours ce concert ou plutôt ce festival, et Félicien
David dirigeait lui-même l’orchestre qui exécutait
sa musique.
Un autre soir, il y a eu bal ; le lendemain, nuit vénitienne dans le parc du Kursaal, qui se prolonge indéfiniment, mélangeant les eaux, la verdure et les fleurs, de la façon la plus pittoresque.
Au milieu de la pièce d’eau ou plutôt du petit lac qui s’étale devant les promeneurs, s’élance un jet d’eau aussi haut que celui de Saint-Cloud ou des Tuileries. Dans le jour, on aperçoit son blanc panache bien au-dessus du fronton de l’édifice, quand on arrive du côté de la ville. Ce jour-là, on avait eu l’idée, aussi ingénieuse qu’originale, d’illuminer le jet d’eau au moyen d’une combinaison de feux de Bengale et de lumière