Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/18

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Tordu comme une paille par le tourbillon parisien, nous avons dit souvent que le Temps n’existait plus qu’en bronze doré sur les vieilles pendules. Le Temps existe ; nous l’avons retrouvé à Bayeux, très-bien conservé pour son âge.

La cathédrale a sa façade sur une petite place. Cinq porches, dont trois seulement percés de portes, s’ouvrent dans cette façade, qu’ils découpent de leurs pignons triangulaires. Au-dessus du porche central une grande fenêtre ogivale à balcon tréflé, puis une galerie à cinq arcades dont les pieds-droits contiennent chacun deux statues à dais ouvragé, pour finir une rose à demi effondrée. Deux des porches ont des voussures à quatre boudins gorgés de statuettes, et des tympans où sont représentés, dans l’un, le drame de la Passion, dans l’autre, le Jugement dernier.

Deux clochers carrés à triples contre-forts, à fenêtres romanes, encadrent ce portail et se terminent en flèches écaillées garnies de nervures sur les arêtes, et ornées à la base de petits clochetons pointus. Nous avons déjà parlé de la tour placée comme une sorte de dôme à la rencontre des bras de la croix avec la grande nef.

Nous tournions autour de l’église, fermée à cause de