Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/336

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habitué à de pareils messages et familiarisé avec la vue des supplices. Nous lui avions adressé un sonnet, que nous transcririons bien ici s’il n’était honteux de se citer soi-même.

La célèbre Casa del Cordon, — ainsi nommée du grand cordon de l’ordre teutonique qui relie les armoiries royales et celles des Velasco, des Mendoza et des Figuerroa, se noue en lacs compliqués, et court en listel sur les angles saillants de l’architecture, — se trouve maintenant enclavée au milieu de maisons neuves formant la place de la Liberté, de création toute récente, et démontre une fois de plus la supériorité des architectes du moyen âge sur ceux d’aujourd’hui… Le patio intérieur, à double rang d’arcades, est d’une élégance charmante.

Au sortir de Burgos, le chemin de fer côtoie de très-près l’ancienne route. Les stations avoisinent les relais où jadis l’on accrochait au courrier ces longues files de mules rétives dont le départ s’opérait dans un tourbillon de coups de trique et avec un triomphant tintamarre de grelots. Quintanapalla, Castil de Pennes, Ameyugo, Cubo, misérables villages tombant en ruine il y une vingtaine d’années et qui n’offraient au voyageur pour toute population que quelques enfants dégue-