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LE MONT SAINT-MICHEL


I


On sait à quel point ce que les savants appelaient « la grande marée du siècle » avait surexcité l’imagination des Parisiens. Nous aurions mauvaise grâce à railler, après coup, un mouvement bien naturel de curiosité. Ces magnifiques spectacles valent la peine qu’on se déplace. — Une représentation de l’Océan ! Quel drame peut soutenir la comparaison avec cette solennité ? Seulement, quoique nous ayons cédé à l’entraînement général, notre attente n’a pas été déçue, parce que nous n’avions pas compliqué le programme d’une tempête. Un certain nombre de traversées assez longues, des séjours dans des ports de mer, nous ont appris qu’une marée n’est pas un ouragan, mais bien un phénomène régulier s’accomplissant à l’heure prévue, avec