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la walkyrie

malheur ne peut rien, là où le désespoir règne en maître.

Et, tandis que de nouveau ils se contemplent en silence, envahis par un trouble croissant, Hunding, l’époux sévère, le farouche guerrier au casque hérissé d’ornements bizarres, se montre sur le seuil.

— C’est un hôte, brisé de lassitude, qui demandait asile, dit Sieglinde, répondant au regard de l’époux.

— L’hospitalité m’est sacrée, dit Hunding à l’inconnu : « Que ma maison te soit sacrée. »

Et, d’un geste, il le convie au repas.

Siegmond raconte alors d’où il vient. Vaincu dans un combat contre un chef voisin, dépouillé de ses armes, il a dû fuir à travers la tempête.

— Tu joues de malheur, s’écrie Hunding ; le chef que tu viens de nommer est mon allié, tu es donc tombé chez ton plus mortel ennemi. Cependant, je t’accorde asile sous mon toit jusqu’au matin, mais après : hors de cette maison ! et rencontrons-nous pour combattre.