emporté dans ses bras Sieglinde, qui ne veut pas survivre à son amant.
— Vis, lui dit-elle, vis pour le héros sublime que tu portes dans ton sein.
Et elle lui donne les débris précieux de l’épée de Siegmond.
— Sauvez-la, mes sœurs, sauvez la pauvre femme, ajoute-t-elle ; moi, je dois demeurer ici pour subir le châtiment de ma faute.
En effet, la voix de Wotan résonne, pleine de courroux.
Bientôt il rejoint la déesse coupable qui a enfreint l’ordre suprême.
— J’ai obéi, non à ton ordre, dit Brunhilde, mais à ta volonté secrète.
Le dieu n’est pas libre, hélas ! des lois primordiales l’enchaînent ; il ne peut pas pardonner. La Walkyrie, déchue, doit s’endormir sur le chemin, à la merci du premier qui la rencontrera.
— Eh bien, dit-elle, entoure-moi d’une mer de flammes, pour que celui qui s’approchera soit du moins un héros.