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siegfried

d’argent répond aux chants des oiseaux ; le jeune fou bondit avec le chevreuil et terrasse les fauve. Le voici qui s’élance dans la caverne ; son rire éclatant retentit. À la grande terreur de Mime, il traîne après lui un ours noir, dont il vient de s’emparer.

Mais ces jeux et ces luttes ne lui suffisent plus. Avec impatience, il interroge le nain sur le monde, inconnu pour lui ; il veut s’enfuir, sortir de la forêt, ne jamais revenir. Mime lui montre alors les débris de l’épée brisée par la foudre entre les mains de Siegmond, et que Sieglinde a légués à son fils, comme le plus précieux des héritages.

Siegfried s’empare de ces fragments d’acier, allume, le feu de la forge et jette les débris au creuset. Puis soulevant le lourd marteau, il reforge entièrement, avec un chant triomphal, l’épée de Wotan. Il la brandit bientôt toute fumante encore, et, d’un seul coup, fend en deux l’enclume désormais inutile.

Mime guide alors le jeune héros vers la partie la plus sauvage de la forêt, devant