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acte premier

s’arrêtent un instant, et le roi laisse errer son regard, brûlé de fièvre, sur la fraîcheur bienfaisante du bois.

— Ah ! murmure-t-il, après le déchaînement de cette nuit douloureuse, voici la magnificence matinale de la forêt ; l’onde du lacs sacré me ranimera, le mal hésite ! le chaos de souffrance s’éclaircit : Gauvain !

— Gauvain, seigneur, n’est plus ici, dit un chevalier. La vertu de la plante si chèrement conquise, trompant ton espoir, il prit son essor vers de nouvelles recherches.

— Sans mon congé ! s’écrie le roi. Qu’il expie cette inobservance des lois du Graal. Oh ! malheur à lui, le téméraire obstiné, s’il tombe dans les pièges de Klingsor. Que nul ne trouble plus la paix. J’attends celui qui m’est destiné :

« Sachant par compassion. » N’était-ce pas ainsi ?

— C’est ainsi que tu nous as dit :

— « L’être candide et pur. » Je crois le reconnaître. Puissé-je le nommer : la Mort !