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parsifal

reconnaître aussi la lance sacrée depuis si longtemps ravie au sanctuaire.

Le jeune homme qui regarde avec calme autour de lui, reconnaît Gurnemanz et lui tend la main.

— Je suis heureux de t’avoir retrouvé, dit-il

— Quoi ! tu me connais encore ? tu reconnais celui que le chagrin et la détresse ont courbé si bas ? Comment vins-tu aujourd’hui ? de quel lieu ?

— Dans les sentiers de l’erreur et de la souffrance longtemps j’ai marché, dit Parsifal. Faut-il me croire délivré puisque j’entends de nouveau le bruissement de cette forêt et que toi, bon vieillard, de nouveau je te salue ? ou bien, m’égaré-je encore ?

— Dis-moi à qui devait mener la voie que tu cherches.

— À Lui, dont j’entendis jadis, dans une surprise niaise, la plainte profonde, à Lui pour le salut duquel je puis me croire aujourd’hui élu. Mais hélas ! à ne jamais trouver le chemin