Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
acte troisième

— Qui l’empêcha de jouir de la vue du Graal et de ses bénédictions ?

— Celui que vous escortez là-bas, le gardien coupable.

— Nous l’escortons aujourd’hui encore, car pour la dernière fois il veut remplir son sacerdoce.

— Malheur ! malheur ! pour la dernière fois, sois rappelé aux devoirs de ta charge. Mais Amfortas, éperdu de douleur, se dresse sur sa couche.

— Oui, malheur ! s’écrie-t-il ; malheur à moi ! Mon père ! héros trois fois béni vers lequel jadis les anges se penchèrent ; moi qui voulais mourir, c’est à toi que je donnai la mort. Ô toi ! qui contemples maintenant, dans une lueur divine, le Rédempteur lui-même, implore-le et qu’il m’accorde enfin la mort ! mourir ! mourir ! seule grâce ! la terrible blessure, le venin, qu’ils cessent d’être ! que le cœur rongé se glace. Mon père je t’invoque, crie-lui : Sauveur, donne à mon fils la paix !

— Découvrez le tabernacle, s’écrient les