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richard wagner

sans cesse avec une grossièreté, une violence, dont nos journaux les plus avides de scandales ne peuvent avoir une idée. Les calomnies étaient même allées si loin que Wagner, pour la première et la dernière fois de sa vie, s’était décidé à répondre.

« J’ai vu, disait-il entre autres choses, les feuilles de Londres et de Paris se moquer sans pitié de mes œuvres et de mes tendances ; ces œuvres ont été traînées dans la boue, on les a sifflées dans les théâtres ; mais il me restait à voir ma personne, mon caractère privé, ma vie intime, livrés aux offenses publiques, dans le pays où mes œuvres étaient admirées et où l’on reconnaissait à mes efforts une mâle énergie et une haute signification. »

La noblesse et le clergé s’étaient ligués contre lui : ce qu’ils poursuivaient certainement en lui, c’était le révolutionnaire des journées de mai 1849, le grand penseur, l’homme d’action puissant et énergique en marche vers le progrès et la libération des esprits. Aussi quelle