L’horrible tempête une fois calmée, nous nous retrouvâmes dans les mêmes sentiments, tout en continuant les uns et les autres à réserver nos opinions.
En 1872, Lucerne fut abandonné pour Bayreuth ; le grand projet, depuis si longtemps caressé, du théâtre construit d’après les données de Wagner allait enfin se réaliser.
Le 22 avril madame Wagner m’écrivait :
« Un dernier mot de Tribschen, ma chère amie, que nous quittons le cœur gros, et moi l’esprit inquiet. Demain Wagner se rend à Bayreuth, je le suis avec les enfants et Rus dans huit jours. Nous ne voulons pas partir sans vous envoyer notre souvenir et nos tendresses »
Le 22 mai de cette même année la première pierre du théâtre fut solennellement posée à Bayreuth. À cette occasion le roi envoya à Wagner la dépêche suivante :
« Du plus profond de mon cœur je vous exprime, cher ami, en ce jour d’une si haute portée pour toute l’Allemagne, mes