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richard wagner

du soleil et des horizons nouveaux ; il pense à la Grèce, au Bosphore, à l’Inde.

Wahnfried ! Wahnfried !

Une chose l’ennuie décidément beaucoup, c’est l’instrumentation de Parsifal ; il se plaint de n’avoir pas pu encore former de jeunes artistes, capables de l’aider dans ce travail ; mais c’est là une coquetterie, il sait bien que c’est impossible.

— Quand on est jeune, dit-il, que les nerfs ne sont pas fatigués et qu’on écrit encore les partitions avec une certaine légèreté (même celle de Lohengrin), sans connaître toutes les ressources du coloris et des combinaisons, le travail n’est pas comparable à celui que réclament les œuvres nouvelles et qu’il faut écrire dans l’âge mûr. Auber a cependant écrit jusqu’à quatre-vingt-quatre ans sans fatigue, mais il n’avait pas changé sa manière.

Liszt raconte un mot d’Auber, à qui l’on présentait un jeune musicien dont le talent donnait des espérances.