Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/69

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tous les édifices de style Louis XIII, et le Panthéon, plus élégant, plus hardi, élevait son dôme posé sur un diadème de colonnes. Au sommet d’une butte ou plutôt d’un renflement de terrain se dessinait, d’une façon assez pittoresque, une carcasse de moulin aux ailes brisées. Cela eût donné à Hoguet, le peintre des moulins à vent, des pierres de taille et des arbres coupés, le motif d’une jolie aquarelle.

Par moment, l’obscurité brusque d’un tunnel que nécessitait le passage d’une voie supérieure ou de trop fortes différences de niveau éteignait le paysage, comme un décor de théâtre quand on baisse le gaz pour faire la nuit, puis la perspective se rouvrait dans un éblouissement de lumière.

Gentilly est bientôt dépassé, et l’on traverse souterrainement le parc de Montsouris, qui, avant que les limites de la ville fussent reculées jusqu’aux fortifications, se trouvant en pleine banlieue, n’avait pas l’honneur d’être un parc et fournissait à Louis Cabat le sujet d’un de ses plus jolis tableaux, le Cabaret de Montsouris, digne de faire pendant à une toile du même peintre, l’Ancien jardin Beaujon, souvenir d’un site parisien