Aller au contenu

Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Plus Douchmanta examine l’anneau, plus il sent sa raison s’éclaircir. Il se rappelle maintenant tout ce qui s’est passé dans le bois.

Un rayon soudain a traversé le cerveau du roi ; l’obscurité qui l’environnait se dissipe, car le vindicatif ermite s’est retiré, sachant que l’anneau retrouvé suspend son influence sur Douchmanta.

Ainsi, cette femme qu’il a repoussée tout à l’heure, c’était Sacountalâ ! Il l’a livrée au bourreau !

Éperdu, il interroge tout le monde ; pour toute réponse, on détourne tristement la tête. La reine s’avance, et annonce, avec une satisfaction cruelle, que Sacountalâ a subi sa punition.

Douchmanta, irrité, la secoue avec violence, et fait un geste de menace terrible ; les femmes de la reine se précipitent éplorées, et entourent Douchmanta, qui ordonne aux bourreaux qui ont emmené Sacountalâ d’entraîner à son tour la perfide Hamsati.


SCÈNE VIII

En ce moment une musique céleste se fait entendre. L’apsara Misrakési descend du ciel, et au fond du théâtre, on aperçoit Sacountalâ sur son bûcher, dont les flammes se changent en fleurs sous la puissante influence de l’apsara protectrice.

En même temps, des torrents de lumière, où tourbillonnent des génies bienfaisants, inondent le fond du théâtre ; des foules d’Apsaras et de filles célestes apparaissent sur les terrasses les plus élevées du palais.

Sacountalâ radieuse se jette dans les bras du roi, qui tombe à ses pieds et implore une grâce déjà accordée.