Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/17

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MIZAEL.

Ô maître ! voulez-vous la plume pour signer, la plume de l’aigle mystique ?

LE BON DIEU.

Tout à l’heure ! Eh quoi ! la feuille des péchés, même des péchés véniels, aussi blanche que la tunique de mon fils lorsqu’il apparut sur le Thabor ! Mes anges, vous êtes trop distraits et vous êtes de mauvais espions. Vous, Mizaël, quand vous étiez l’ange gardien de sainte Thérèse, qui ne voulait pas que l’on médît du diable et le plaignait de ne pouvoir aimer, vous m’apportiez une liste encore assez honnête de péchés, et pourtant sainte Thérèse est une grande sainte. Vous, Azraël, qui avez été l’ange gardien de la Vierge, vous aviez le soir sur votre rolet une ou deux mauvaises pensées ; n’est-il pas vrai ?

MIZAEL.

Père, sainte Thérèse était Espagnole.

AZRAEL.

Père, la Vierge avait eu un enfant.

LE BON DIEU.

Je vois jusqu’au fond de vos cœurs ; vous êtes