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Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/40

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mauvaise compagnie. Mais avisons à ce que font nos deux péronnelles.

BLANCHEFLOR.

Libera nos à malo.

SATANAS, ricanant.

Délivrez-nous du mauvais. Ainsi soit-il. (à demi-voix.) Il paraît qu’on s’occupe de moi. Que cette jeune fille est belle ! on la prendrait plutôt pour une dame de la cour que pour une simple bourgeoise ; elle efface toutes ses compagnes.

L’ORGUEIL DE BLANCHEFLOR.

Il est vrai que je ne suis pas mal, et que, si j’étais parée, peu de jeunes filles pourraient l’emporter sur moi.

SATANAS.

Ah ! ah ! voilà quel est ton avis ! Oh ! les femmes, les femmes ! Je crois que la plus humble a encore plus d’orgueil que moi, le diable, qui ne reconnais personne au-dessus de moi, pas même Dieu, (haut.) Tous les hommes ont les yeux fixés sur elle, et si elle voulait pour amant ou pour mari le fils du comte, elle l’aurait très certainement.