Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/48

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s’est passé en moi quelque chose qui n’est pas naturel : l’air que je respirais m’enivrait comme du vin ; mon souffle me brûlait les lèvres, les oreilles me tintaient, mes tempes battaient, des images impures dansaient devant mes yeux. Je ne me suis jamais sentie ainsi.

LE PÈRE ÉTERNEL.

Pauvre enfant ! je le crois bien. Mizaël, descends lui dire que je lui pardonne.

MIZAEL.

Blancheflor, Dieu vous pardonne.

BLANCHEFLOR.

Je me sens plus tranquille.

ENGOULEVENT.

Comme l’or rit et babille à travers les mailles de cette bourse ! Elle ne tient qu’à un fil ; si je le coupais ?

SATANAS, à son oreille.

Coupe-le, personne ne te voit.

ENGOULEVENT.

Au fait, ce vieux ladre est riche, et je ne lui ferai pas grand tort.