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Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/58

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joie ; Lovelace est un peu plus inédit, et je ne doute point que sa perruque poudrée et son habit à la française ne fassent un effet merveilleux ; il a bien meilleur air que don Juan, ce mauvais râcleur de guitare. J’aurais bien pris la figure de Chérubin, mais nos donzelles sont trop jeunes pour être marraines ; elles n’ont pas encore l’âge qu’il faut pour dire d’une manière convenable au page qui n’ose pas : « Osez, » et elles ne savent pas le prix d’un enfant qui veut cesser de l’être et en faire d’autres.

(Satanas prend la figure de Lovelace.)
ALIX.

Quel est ce beau cavalier qui s’avance vers nous ? Sa démarche est élégante, il a l’air tout-à-fait noble et le plus gracieux du monde. C’est sans doute un seigneur étranger, car son costume n’est pas celui des jeunes hommes de cette ville.

BLANCHEFLOR.

On dirait qu’il veut nous aborder.

SATANAS, en Lovelace.

Mesdemoiselles, pardonnez-moi si je me mêle à votre entretien sans y être convié ; mais j’ai entendu, sans le vouloir, une partie de votre conver-