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Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/81

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LES PIEDS DE TOUTES DEUX.

C’est fort ennuyeux de porter continuellement nos maîtresses à vêpres et à la messe ; nous ne voulons plus les porter qu’à des rendez-vous d’amour, à des fêtes et à des bals ; nous voulons frétiller et battre la mesure, faire des entrechats et nous divertir de la belle manière.

ROSA MYSTICA.

Voici longtemps que je répands mes parfums au paradis de la virginité ; sera-ce donc la main du temps qui me cueillera, ou dois-je laisser choir une à une mes feuilles flétries sur une terre stérile ?

SATANAS.

En effet ce serait dommage et l’on y pourvoira.

BLANCHEFLOR.

Ma sœur, j’ai fort mal à la tête, l’air de cette chambre est brûlant, j’étouffe. Si j’allais me promener un peu, cela me ferait du bien. (à part.) Je tremble qu’elle ne me propose de m’accompagner.

ALIX.

Va, ma sœur ; mais comme je me sens un peu