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ses sourcils se distinguaient à peine de son front aux tempes veinées, transparent comme une agate ; ses cheveux minces et faiblement bouclés avaient des tons d’or vert tout à fait singuliers, des cheveux d’Elfe ou d’Ondine ; la première semblait éclairée par le soleil, et celle-là par la lune : ses mains fluettes étaient si délicates, qu’elles laissaient pénétrer la lumière. Ses prunelles, d’un azur tendre comme celui de la pervenche sous la neige, se dessinaient à peine sur la nacre onctueuse du cristallin ; de longs cils, palpitant comme des ailes de papillon, adoucissaient encore son regard mélancolique et velouté.

On aurait dit deux pages du keepsake détachées du livre, et animées par un pouvoir merveilleux.