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au front plaqué de feuilles d’or ; j’entendais sonner les petits talons des bayadères et tinter les grelots de leurs chevilles. Ramalingam se préparait à souffler avec son nez dans sa flûte de bambou, et Devandasira promenait son pouce fauve sur son tambour de papier de riz. Enfin un mouvement dans la foule annonça l’approche du lord-maire, car tout arrive, même un cortège qu’on attend.

Des constables et des policemen en grande tenue ouvraient la marche, puis suivaient les corporations avec leurs bannières, les enfants des différentes écoles, des députations du corps des marins de la Tamise en costume, des timbaliers et des trompettes à cheval, des détachements de la garde écossaise, tout l’attirail obligé d’un cortége. Mais ce qui donne à la procession un caractère tout particulier, c’est le héraut d’armes de la cité de Londres, vêtu comme au moyen âge, avec un tabard historié du blason d’Angleterre ; ce sont des chevaliers couverts de pied en cap d’armures d’or et d’acier, suivis de leurs pages portant la lance et l’écu, qui mar-