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Strass, nous parvînmes à une grande belle place carrée, qui se nomme la place Royale, et sur laquelle on voit une église avec un fronton où il y a, au milieu d’une gloire, un œil sculpté qui a l’air d’un modèle d’œil gigantesque proposé à tous les bambins de la ville. Le palais du roi est tout près de là. C’est un assez grand édifice d’une architecture médiocre, peint en blanc, à l’huile, et qui doit être un logis confortable et commode. L’art n’a rien à y voir. Le Parc, qui est assez petit, n’offre rien de particulier ; on y trouve un petit bassin et quelques groupes thermes, gaînes et statues, peints également à l’huile et vernis ; les arbres de ce jardin m’ont semblé d’un vert admirable, même pour ce pays de belle verdure, et il y règne un grand air de fraîcheur.

Notre tour fait dans le Parc, nous allâmes chez les éditeurs de contrefaçon : j’achetai les poésies complètes d’Alfred de Musset, en un volume, et Madame de Sommerville, de Jules Sandeau ; je voulus aussi acheter Mademoiselle de Maupin, roman de votre servi-