Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/104

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d’abord et jure-lui ensuite, s’il le faut, que ce sera la seule fois qu’elle ira coucher à côté de ton bonnet de coton vide du front conjugal qu’il protège tous tes soirs contre les rhumes de cerveau. Si elle résiste et témoigne de la mauvaise humeur, rappelle-lui d’un x ton solennel et lugubre les paroles de ton médecin qui te recommande, la distraction, la musique — que tu n’aimes pas — et le grand air, (cette triple panacée à la maladie qui te tient en ce moment et qui pourrait, pour plusieurs raisons, s’appeler nausées de mariage) ; si cette citation n’enlevait pas de suite son consentement, dis-lui qu’il y a une foule de rapports sympathiques entre un orgue et un ténor ; que ta position d’organiste de la paroisse t’oblige à assister à la prochaine représentation des Martyrs, nouvel opéra plein de magnificence, de grands airs et de chœurs fort originaux. — Je connais ta femme; du moment où les intérêts de l’église sont en jeu, la partie est gagnée : sois-en sûr.

Comme j’espère que ton arrivée aura lieu au plus tard, dimanche prochain, je transcris ici à ton intention un passage de Indépendance. C’est une relation exacte des plus curieux exercices de prestidigation qu’il m’ait été donné à voir depuis longtemps : je t’en ménage encore les jouissances au théâtre du Parc. — Écoule!

c M. Philippe n’est pas un sorcier comme un autre, an contraire, c’est un sorcier comme on en voit peu, un sorcier comme on n’en voit pas. Ceci n’est pas une banalité au service du premier sorcier venu ; en fait de sorcier, nous sommes pourvus d’une très-longue expérience ; nous avons vu les plus célèbres du siècle, et M. Philippe va plus loin, et travaille mieux qu’aucun d’eux. Nous dirons d’abord, en ce qui touche son système d’éclairage, qu’il serait fort heureux que M. le