Page:Gavarni - Grandville - Le Diable à Paris, tome 1.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un si fantastique aspect aux toits de notre capitale ; ou si enfin il sortit de terre par la seule volonté de son maître et au moyen d’une de ces trappes dont on aurait tort de se faire faute quand on tient à sa disposition les mille et un trucs de l’enfer. Mais le fait est qu’on l’aperçut un beau matin fumant, d’un air mélancolique, une cigarette sur cette partie du boulevard des Italiens qui est le premier lieu du monde pour ceux des Parisiens qui ne voient le monde que là où ils sont.

Je dois dire qu’on ne fut bien édifié sur l’emploi des premières heures passées par Flammèche parmi nous qu’en voyant s’étaler un jour aux vitres des libraires et des marchands d’estampes une série de dessins représentant, sous ses aspects les moins flatteurs, Paris et les Parisiens vus du haut en bas : les premières impressions de voyage de Flammèche.

Il paraît constant que l’envoyé du diable, avant de prendre pied sur notre planète, avait cru prudent de flâner un peu au-dessus de la grande fourmilière parisienne pour en reconnaître les abords.

À la vue de ses habitants s’offrant soudain à lui en raccourci, Flammèche avait été pris d’un accès d’hilarité moqueuse qui ne scandalisera que ceux à qui il n’est jamais arrivé de planer, ne fût-ce qu’en