Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/147

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me dire : « Ah ! il me parle de vous, de votre oncle. » Et un moment après : « Mais il ne cesse de me charger de le rappeler à votre souvenir. Encore ! ah ! vraiment il est d’une distraction… » Ici je me servis d’une petite ruse. J’avais envie de lire cette lettre, mais je ne pouvais le témoigner. Je m’avisai de nier qu’il fût vraisemblable que M. d’Ablancourt pensât à nous si souvent, et je dis, en riant, qu’elle voulait se moquer de moi. « Lisez vous-même, petite incrédule, lisez. Ne vous en rapportez qu’à vos yeux. » Je pris la lettre et je la parcourus avec vivacité sans oser la lire haut. Il me fut impossible de ne pas reconnaître à mon nom, répété à plusieurs reprises, combien Léon était occupé de moi ! Ce moment