Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/18

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mariage me paraissait un évènement à remettre à des temps plus heureux.

Deux jours se passèrent sans que je pusse voir M. de Saint-Albe hors des heures du repas. Il avait toujours du monde chez lui, et il évitait les occasions où il aurait pu me parler.

Inquiète pour mon frère, et craignant qu’on ne lui laissât faire une sottise, je me décidai à lui écrire pour lui faire part de l’indignation de mon oncle, et l’engager à lui sacrifier un mariage regardé comme une folie.

M. de Saint-Albe entra dans ma chambre au moment où j’allais finir ma lettre. Je fus déconcertée. Je rougis, et la plume me tomba des mains. « Comment ? dit-il, vous aussi vous écrivez ? Voulez-vous vous marier