Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/40

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ler. Elle mettait beaucoup d’amour-propre à me faite lire leurs lettres, me vantait avec chaleur les qualités estimables et brillantes d’un jeune homme aussi remarquable par sa personne que par la noblesse de ses sentimens ; et, sans le savoir, excitait à mon insu mon admiration pour un si beau caractère. C’était une école dangereuse pour une jeune personne de dix-huit ans, dont le cœur vide s’occupait ainsi d’un être invisible, mais réel ; comme s’il eût été question d’un héros imaginaire.

Comme madame d’Ablancourt ne lui parlait plus du mariage de son fils, madame de Genissieux en conclut aisément qu’il ne se faisait point encore ; mais elle ne cessa pas pour cela d’entretenir ses voisins du prochain mariage du baron d’Ablan-