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100 GAZETTE DES BEAUX-ARTS le meilleur peintre de France. Mais je n’oserais vous assurer la même chose pour lTiistorique. Quant aux attitudes, au bon goût des draperies, eLaux autres perfections qui embellissent un portrait Je ne crois pas que vous puissiez aussi bien choisir ailleurs. Je ne doute pas même qu’appliqué comme je l’ai vu, pendant que je logeais chez lui, il n’ait ce qu’il faut pour réussir dans ses sujets d’histoire. Outre cela, il est aussi honnête homme qu’habile. » Et* au même, au sujet du portrait de 1738, « dont le succès, disait-il, s’était répandu jusque sur lui » : « Il m’a exécuté en grand peintre qu’il est; mais il m’a pris aux premiers temps de ma conva¬ lescence, encore fatigué du voyage que je venais de faire aux fron¬ tières de l’autre monde. » Le musée de Versailles possède du même poète une autre représentation par Àved, mais sans le caractère et la fougue de la première, une image toute simple cette fois. Il ne faut pas la négli¬ ger cependant, c’est une pièce typique. On y voit l’élalage de cet empâtement auquel l’artiste dut quelques-uns de ses meilleurs morceaux, on y apprécie ces qualités de peintre que les contempo-' rains admiraient, au Salon de 1753, dans le portrait du Père Mau- bert, théatin, « un de ses plus vigoureux1 », et dans celui de MUc *** en laitière, donnant du lait à un petit enfant, dont le ton de la couleur était, paraît-il, admirable". PROSPEK DORBEC (La suite prochainement.) 1. Observations sur le Salon de 1753. 2. Sentiment d’un amateur sur les tableaux exposés au Salon de 1753. — Outre Jean-Baptiste Rousseau, Aved eut à peindre un certain nombre de let¬ trés ou savants de son temps : Louis Racine (gravé par Petit); Crébillon, l’au¬ teur tragique, dans son cabinet, « sur une grande toile, droit, immobile, sans action », écrit La Font Saint-Yenne, qui regrette « qu’à une imitation des traite si parfaite le peintre n’ait pas joint une action liée par un beau choix d’attituds à celle de la physionomie » (Salon de 1748; gravé, en buste seulement, par Duflos); Morand,de l’Académie royale des sciences,secrétaire perpétuel de celle de Chi¬ rurgie, chevalier de l’Ordre Saint-Michel « décoré du grand cordon, très apparent, de cet ordre », « d’une perfection de ressemblance trouvée par tout le monde... en perruque blanche, tranchant sur le fond, mais d’une dureté de coloris qui n’avait pas réussi à saisir la grâce du modèle » (Salon de 17o3; non gravé); le poète librettiste Roy, portrait rangé par Grimm au nombre des meilleures pro¬ ductions de l’artiste (non gravé,ne figure pas aux Salons); enfin laMm0 deTencin du musée de Valenciennes, sans que l’attribution à Aved offre, paraît-il, une réelle certitude.