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118 GAZETTE DES BEÀUX-À11TS avec ceux du diptyque de Mclun ou du livre d’JIeures, on y co: tera les progrès faits, après lui, par son entourage même, l'exactitude plastique. On ne saurait vraiment juger de la science que put appi Fouquet, à la fin de sa vie, dans l’exécution de ses grands reh ou des compositions monumentales, comme celles de Notre-T la Riche, par les deux seuls couples de grandes figures, fragin du diptyque de Melun, peint vers 1450, au retour d’Italie. Tou plus devons-nous chercher dans ces peintures une idée de ce pouvait être, à la Minerve de Rome, le fameux Portrait d'Eugèh avec deux dignitaires, si fort admiré, de son temps, par Fila Florio, et, au xvi<J siècle encore, par Vasari. Ces deux panne dans leurs aventures, ont malheureusement souffert, plus en par les nettoyages que par les restaurations. Néanmoins, si l'un trop terni, si l’autre s’est trop lissé, tous deux n’en restent moins les preuves les plus sures du grand talent de Fouquet cette époque. L’artiste vient de vivre avec des fresquistes itali surtout des fresquistes florentins; il s’efforce de rivaliser avec Dans ces figures à mi-corps, de grandeur naturelle, il cher comme eux, l’union du style large et puissant dans les formes l’extrême précision dans le caractère. La Vierge avec l'Enfant ( sée d’Anvers), Y Etienne Chevalier et son saint patron (musée de lin), à distance, offrent l’aspect clair et rythmé, l’harmonie h châtre, délicate, argentée, si chers à Fra Angelico, Andréa Castagno, Paolo Uccello, Domenico Veneziano, Piero délia F cesca. Le Tourangeau est aussi exact qu’eux, aussi intense et p trant, mais il ajoute à cette noble analyse physionomique une bilité avenante, une sorte de sourire latent, très personnels et français. Madone ou saint, Enfant Jésus ou trésorier royal, toutes figures sont des portraits. Comme images réelles, elles ont to les saveurs, comme images idéales toutes les infériorités d’éh faites sur le vif. Il ne semble pas qu’à ce moment Fouquet, esi Liellement portraitiste, voulant s’élever au rang de peintre d’ toire, eût encore acquis assez de liberté dans l'imagination j transfigurer, dans certains cas, ses modèles, comme il sut le f plus tard dans quelques Vierges, saints ou héros de ses mi tures. Ni la Vierge d’Anvers, Agnès Sorel (suivant une tradi confirmée par les comparaisons iconographiques), couronnée d’o de perles, avec sa robe en fourreau, très serrée à la taille, et