Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/138

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L’EXPOSITION DES PRIMITIFS FRANÇAIS iei étonnante sûreté, pour les formes, quelle admirable souplesse, pour la diversité des touches et l’effet des nuances colorées, dans les visages, dans les vêtements, dans les mains! Et comme ces person- nages-là sont vrais, palpables, pensants, parlants, vivants, non pas seulement des vivants d’autrefois, du xv° siècle, mais des vivants d’hier, des gens d’aujourd’hui! Quel habitant de la région ne recon¬ naît, dans le bonhomme au verre, avec ses gran¬ des oreilles, ses lèvres épaisses, son nez bus¬ qué, ses yeux noirs, per¬ çants, intelligents, vifs et fins, un de ces der¬ niers descendants des Arabes, colons prison¬ niers de Charles-Mar- tel, si communs encore en Poitou, si reconnais¬ sables à leur atavisme oriental? Et le jeune homme aux fortes mâ- ^ choires, à la mine vo¬ lontaire, aux yeux iné¬ gaux et divergents, qui ne l’a rencontré, labou¬ reur, vicaire ou mar¬ chand, aux environs de Tours?Nous avons, au¬ trefois, signalé quelque 1 eSSemblailCe entie ce\t(Collection\tdu\tcomte\tWilczeck,\tVienne.) type et celui de Jean Fouquet, d’après son portrait en émail (musée du Louvre1.); nous croyons toujours que c’est là un membre de la famille, frère ou fils. Quelques autres portraits, de style approchant, rangés à l’Exposi¬ tion autour du maître, témoignent que, de son vivant au moins, ses disciples gardèrent son amour pour la vie expressive dans la plus petite effigie, non par la seule exactitude des traits, mais aussi par la vérité de l’atlitude ou du geste. Les excellents morceaux de la I. Voir reproduction ci-après, p. 142. XXXII. — 3« PÉRIODE. 16