Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/171

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LA SCULPTURE A L’EXPOSITION DES PRIMITIFS 153 plus grand intérêt pour affirmer la naissance, dans un milieu fran¬ çais, de ce réalisme qui va se développer au cours du siècle suivant et dont on est beaucoup trop porté d'ordinaire à faire une création due au génie propre de la race flamande. En dehors de la sculpture proprement dite, nous avions pu pro¬ duire aussi pourcette époquele témoignage\t-\t—\t— \t \t de quelques pièces\t; empruntées aux arts\t;\t, dits mineurs, et nous ne pouvons nous dis¬ penser de les signa¬ ler au moins rapi¬ dement ici. C'était d’abord le groupe en ivoire de l’Annoncia¬ tion, dont les deux exquises et magistra¬ les statuettes, Y Ange à M. Chalandon, la Vierge à M. Paul Garnier, avaient été réunies pour la pre¬ mière fois au Petit Palais en 1900. La parfaite bonne grâce des deux amateurs nousapermisdc pro¬ duire à nouveau cette preuve de l'art admi¬ rable qui s’exprime aussi bien dans ces menus chefs-d'œuvre de matière précieuse que dans les grandes figuresqui conversent gravement aux porches de nos cathédrales.Certains doutes ont été émis, àla fois par des techniciens et des archéologues, sur l'opportunité du rapprochement des deux figu¬ rines. La matière aux uns, aux autres le style, n'ont pas paru absolu¬ ment identiques. Quoi qu’il en soit, elles sont dignes l’une de l’autre et, à quelques nuances près, c'est bien le même esprit, le même art qui s’y manifeste, art grandiose encore, majestueux et grave, mais tempéré déjà par une recherche de finesse et de grâce plus aiguë, TÈTE DE FEMME, PIE» RE, MILIEU DU XIIIe SIECLE (Collection de M. Pol Neveux.) XXXII. — 3e PÉRIODE. 20