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168 GAZETTE DES BEAUX-ARTS une vue pittoresque et personnelle, sait-il nous intéresser à ses animaux, et cette année à son Bison cl’Amérique*, ainsi, M. Jacquot, à force de sincérité, a-t-il réussi à nous donner une Jeanne cl*Arc vraiment Lorraine ; ainsi M. Sicard a-t-il pu élever aux Touran¬ geaux morts pour la Patrie un monument dTme expression dou¬ loureuse et dramatique; ainsi encore la plupart de ceux qui ont con- lié à la pierre quelque pieux souvenir funéraire. C’est à la porte d’un tombeau que VEspérance et la Prière de M. Coutan prendront place ; c’est autour d’une urne que 11. de Vauréal a fait asseoir deux en¬ fants d’une grâce mé¬ lancolique; c’est pour un monument funèbre que M. Barrias a fixé, dansnil ouvrage sobre et troublant, où le dé¬ sordre voulu de quel¬ ques\tdétails rappelle une douloureuse cata¬ strophe, les traits de la duchesse d’Alen- çon. L’étude des sujets familiers, si fréquente chez les peintres, est beaucoup plus difficile aux\tsculpteurs. La peinture, plus souple, sait retenir les états fugitifs de nos esprits, les moments éphémères où se plaît notre vie mobile et amie des renouvellements. La sculpture répugne à l’épisode, elle n’est pas faite pour le provisoire et l’accidentel; elle nous parait surtout la représentation de ce qui persiste. Peut-être se prêterait-elle mieux à l’expression de notre existence familière, et trouverait-elle plus aisément place dans nos demeures si elle savait à propos renoncer\taux\tgrandes\tproportions,\tet condescendre parfois\tà\tdes statuettes\tlégères,\tpittoresques ou\tgracieuses, qui enfermeraient en leurs foriries restreintes quelque chose de notre vie et de la vie des êtres et des choses qui nous entourent. Le portrait THEODORE MO.MMSEX, STATUETTE EN PLATRE PAR M. WALTER LOBA CH (Société Nationale des Beaux-Arts.)