Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

iU\tGAZETTE DES BEAUX-ARTS de l’art; il attribue,'peut-être avec moins de vraisemblance, la médaille du cou¬ ronnement d’Alexandre VI au peintre-orfèvre Francia; il fait honneur à Bertoldo di Giovanni, le vigoureux bronzier florentin, de la médaille d’Alphonse d’Aragon, duc de Calabre (1479, Sacrum Marti). En revanche il retire à Antonio Pollaiuolo la médaille d’innocent VIII, avec trois Vertus au revers, et à Michelozzo la mé¬ daille de Cosme de Médicis, Père de la patrie. Ces indications donneront quelque idée de l’intérêt exceptionnel que ce petit livre pourra offrir aux spécialistes et aux collectionneurs, comme à tous les amateurs d'œuvres d’art accomplies dans leur petitesse. K. Il K HT AUX PEINTRES GENEVOIS (1702-1817), par Daniel Baud-Rovy1 Genève toutes les énergies demeurèrent longtemps absorbées par le souci des libertés à conquérir et à garder. Les premiers artistes qui y naissent se rangent plus volontiers parmi les artisans; le goût de la peinture et de la statuaire ne s’éveillera qu’à l’insti¬ gation des réfugiés venus de France, d’Italie, ou même qu’à la faveur de leur commerce. C’est seulement au début du xvm°siècle que la capitale de la Réforme lève l'interdit de l’art en exil. Des écoles s’ouvrent en 1751, d’abord exclusivement destinées à alimenter les ateliers des industriels, mais dans lesquelles on ne tarde pas à enseigner le dessin d’après nature. Puis des artistes attachants et divers se produisent : c’est Liotard — fils d’un réfugié français de Montélimar, — le « peintre turc.» pour lequel M. Baud-Bovy reven¬ dique le titre de « La Tour genevois » et que la Chocolatière, les effigies au pas¬ tel de Mm? d’Épinay et des Favart ont fait célèbre; c’est Jean Huber — Iluber- l’oiseleur où Hûber-Voltaire — dont les historiens de la caricature et de l’ombre chinoise ont trop souvent tu le nom et chez qui s’attestent une observation passionnée de la nature et une amusante recherche de l’expression physiono- mique; c’est Saint-Ours, peintre d’histoire et portraitiste, d’abord riant,à la façon de nos petits maîtres du xvmp siècle, puis bientôt grave, sinon austère; c’est de (.a Rive enfin, qui, au dire même de Topffer, fonda l’école du paysage alpestre.- Le livre de M. Daniel Baud-Rovy rend pleine et bonne justice à ces initiateurs, presque tous mal connus. Les quatre monographies qui le constituent valent pur le soin de la documentation autant que par la portée critique des appréciations. M. Baud-Bôvy renseigne sans faire parade d’érudition; il loue, sans verser, par patiiotisme, dans la complaisance d'aucune exagération; il captive par la sensibilité et le charme de l’écriture vraiment « artiste ». Son texte est enrichi d’une illustration abondante que la qualité des phototypies rend particulière¬ ment recommandable. Ainsi tout s’accorde à faire souhaiter que le complé¬ ment utile soit bientôt donné à cette première série des Peintres genevois. n. M. ■t. Éd. du Journal de Genève. L’n vol. in-8° de 114 pages av. itl. et 23 planches. L’Imprimenr-géraot : J.-F. Schnerh. PAHjSi — .IMPIUMF.H1E L>E 1..\ « GAZETTE DES BEAUX-ARTS ", 8, RUE FAVART.