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208 GAZETTE DES BEAUX-ARTS ques-uns par une beauté tout à fait remarquable. La Rose d’or (salle V, n° 2) offerte à sa Sienne bien-ainiée par le pape Pie II en 1458, travail de l’orfèvre Simone de Florence, et celle offerte en 1658 par le pape Alexandre Vil sont toutes deux intéressantes et gra¬ cieuses. Très impressionnant dans son plan général, et admirablement exécuté en émail, est le grand reliquaire doré de Lucignano di Val di Ghiana(salle V, n° 17). 11 repose sur une base gothique en émail; du tabernacle sort un grand arbre de Jessé, dont chaque branche se termine par une châsse ciselée et émaillée, l’arbre entier étant lui-mème surmonté d’un crucifix et'd’un nid de pélican. De la même ville signalons un livre de procession (salie V, n° 22) orné de médaillons en cristal contenant des miniatures de saints, peints sur parchemin par quelque imitateur fidèle de Pietro Loren- zetti L Le reliquaire qui contient la tôte de saint Galgano de Santuccio à Sienne (salle V, n° 33), œuvre de Lando di Piero, un orfèvre qui mourut en 1340, est un joli travail, mais il lui manque, comme à tant d’autres ici, cette touche de suprême élégance que nous trou¬ vons chez les artisans français contemporains. Le reliquaire en argent doré de l’Osscrvanza qui contient la tète de saint Bernardin date de 1467 - et fut exécuté par l’orfèvre Fran- cesco d’Antonio (salle V, n° 35), de même que le coffret du bras de saint Jean-Baptiste prêté par la cathédrale (salle V, n° 41). Ce sont des objets brillants, mais un peu barbares, dont le style ressemble grossièrement au travail de Francesco di Giorgio. Un baiser de paix en argent doré et cmaillé du xivc siècle (salle V, n°37) contient une figure très émouvante du Sauveur. Mais le plus impressionnant, entre tous, est le reliquaire de saint Savin, de la caLhédralc d’Orvicto, l’objet d’art le plus remarquable peut- être de toute la collection. La Madone qui se lient à l’intérieur du charmant temple gothique, portant l’Enlant dans ses bras, est une figure directement inspirée de Giovanni Pisano; elle est, de toute 1. Que cet imitateur ait été le miniaturiste qui signe d’ailleurs « Nicolaus Ser Sozzi de Senis »,cela paraît indubitable, si nous comparons ces miniatures à celles d’un volume de 1334 prôlé par les Archives royales d’État (salle V, n° 29). L’As- somption de la Vierge, ici, est presque une copie de Pietro Lorenzctti de la collec¬ tion Jarves, à New Haven (États-Unis). On peut reconnaître la même main dans un antiphonaire prêté par la Bibliothèque de Sienne (salle Y, n° 2o). 2. Les anges du sommet ont été ajoutés au xvue siècle.