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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/282

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J. W. TURNER 247 sance de Turner. Entre le visiteur et l’artiste, il nous a semblé, quant à nous, que les rapports se détendaient. L’esprit critique, chez le premier, laissait place au bien-être d’un plaisir non contrarié. L’ar¬ tiste, qui n’était pour rien dans la combinaison, vous permettait de l’admirer à l’aise, sans vous imposer telle ou telle vue ambitieuse mais moins séduisante de son œuvre. Les peintures d’histoire n’étaient pas nombreuses : quatre seulement. Mercure et Hersé, qui fut exposé à l’Académie Royale en 181*1, en même temps que Y Apol¬ lon tuant le serpent Python, de la National Gallery, rappelait plu- ULYSSE RAILLANT P 0 L Y P H È M E , PAR TURNER (National Gallery, Londres.) tôt le Passage du pont, de 1815. C’était un paysage anglo-romain, avec ponts, ruines et grands arbres majestueux s’élevant dans un ciel clair d’été. Les trois autres tableaux étaient : UEnlèvement d'Eu¬ rope et Mercure et Argus, tous deux de 1836, et L’Enlèvement de Pro- serpine, de 1839, ou du moins exposé en 1839 Ces dernières œuvres se distinguent de celles de 1811 par une intervention moins théo¬ rique de la nature, mais peintes assez tard; on pourrait croire que l’auteur n’a fait que réaliser là des projets anciens, esquissés peut- être depuis longtemps. Rien ne lui était plus facile que de conce¬ voir de pareils sujets après s’être assoupli sans cesse, de 1807 à 1819, à ce genre d’étude. En cet espace de douze années, travaillant assi¬ dûment à son Liber Studiorum, il avait exécuté pour cette publica¬ tion soixante et onze compositions. L’abondance des éléments que