Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/327

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS les caractères de l'école française (au musée de Berlin); un fin Por- trait de Marie Staart (dont il existe plusieurs répliques, notamment au Wallace Muséum), par François Clouet (au grand-duc de Hesse), et une Diseuse de bonne aventure, par Greuze (au baron Heyl zu Herrnsheim), complètent la contribution de l’école française. Parmi les Flamands, il faut surtout citer : de Rubens, un Por¬ trait d'Hélène Fourment en buste (au consul Ed. Wcber), dont il existe au musée d’Anvers une copie par Jan Mytens; — de van Dyck, le Portrait en buste du comte Albert d'Arenberg (au duc d’Arenbcrg) et une délicate effigie du deuxième fils de Charles Ier d’Angleterre à l’àge d’environ trois ans (à M. Martius, de Kiel) ; — d’un imitateur de van Dyck, un beau Portrait d'une princesse (au duc d’Arenberg) ; — de Craesbeck, une Vue de l'atelier de f artiste, provenant de la même galerie; — de D. Téniers le jeune, un Veau écorché (encore au duc d’Arenberg), un Intérieur (au baron de Brenken), et un Alchimiste (au prince de Salm-Salm). Les Hollandais sont mieux représentés. Le consul Weber a envoyé un Portrait de deux enfants jumeaux, par Jacob Gerritsz Cuyp, dont on ne se lasse pas d’admirer l’ample et consciencieuse exécution ; le duc d’Arenberg un bel Intérieur de Pieter de Iiooch, son célèbre Paul . Potter et un Paysage boisé de Hobbema, d’un grand style; le prince de Salm-Salm un remarquable Portrait de femme de Moreelse et un autre de Molenaer, duquel on voit aussi une Joyeuse compagnie attablée (au baron Heyl zu Herrnsheim), d’une composition et d’une facture pleines de verve. Rembrandt figure ici avec onze tableaux (dont un, néanmoins, un bon Samaritain, semble peu authentique). Le plus ancien est un Saint Pierre au milieu des valets du grand-prêtre (à M. K. von der ITeydt, de Berlin),signé et daté de 1629, où, dans le groupement des neuf figures dans un étroit espace, dans l’observation des effets de la lu¬ mière du foyer sur les personnages, l’artiste se rapproche d’Elsheimer. De la même date environ sont une Présentation au Temple (au consul Ed. Weber), d’une ordonnance dramatique1, et un Portrait d'ado¬ lescent (au même collectionneur), d’une belle tonalité lumineuse. Le tableau Diane et Actéon (1665) (au prince de Salm-Salm) est une des œuvres les plus curieuses de Rembrandt par la vie et l’animation dont il déborde et par sa conception, dont la tournure assez brulalc 1.\tNous reproduisons ce tableau, grâce à fobligeance de l’éditeur, M. Sedel- mcyer, d’après fhéliogravure qui en est donnée dans le grand ouvrage, en cours de publication, de M. \V. Hode : L’CEuvre complet de Rembrandt.