Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

m GAZETTE DES BEAUX-ARTS trait de Clément Marot par Titien (au prince de Wied), et une Léda avec ses enfants, qui, après avoir fait partie de la galerie de Casscl d'où elle fut enlevée sur Tordre de Napoléon et transportée à la Mal- maison, fut vendue par Joséphine et passa dans la collection du roi Guillaume II de Hollande et, de là, dans celle du prince de Wicd, où elle est actuellement. Une esquisse en buste de cette Léda, à la Biblio¬ thèque ambrosienne de Milan, fait regarder cette toile comme une œuvre de Léonard, qui — nous le savons de façon certaine — a peint un tableau de même sujet; cependant un dessin conservé à Chats- worth, dans la collection du duc de Devonshire, et qui montre cette même composition en sens inverse, a été attribué par Morelli au Sodoma : adhuc sitô judice lis est. Une autre Léda, réplique frag¬ mentaire de ce tableau, provenant aussi de Cassel et appartenant au professeur Justi, de Bonn, est exposée à côté de l'œuvre originale. L'école espagnole est représentée seulement par le Greco(un Jésus dépouillé de ses vêtements, répétition du tableau de la cathédrale de Tolède, peint en 1579) et Murillo (dont la meilleure des deux toiles exposées est une Élude de vieille femme appartenant au comte de Hoensbrook). Enfin, un délicat Portrait de femme par Reynolds (coll. Suermondt, Aix-la-Chapelle) constitue la contribution de l'école an¬ glaise.

  • *

La section de sculpture est peu importante. On y remarque sur¬ tout, à côté de travaux de l’école rhénane, un buste en bronze du Duc de Bourgogne Philippe le Bon (château royal de Stuttgart), robuste ouvrage bourguignon de la fin du xvc siècle; deux bustes de Voltaire, l’un exécuté à Mannheim,en 1760, par le sculpteur belge Peter von Verschaffelt (au duc d’Arenberg), l'autre, moulage ancien d'une œuvre de Houdon; un brillant Maréchal Dumuy, buste en marbre par Caffieri (au baron de Bourscheidt), et — encore une œuvre fran¬ çaise, mais anonyme, — un buste en bronze d’une princesse de liesse (château grand-ducal de Darmstadt). Mentionnons enfin, parmi les quelques tapisseries allemandes et flamandes des xiv°, xvic et xvnf siècles qui encadrent si heureuse¬ ment cet ensemble, de magnifiques pièces bruxelloises de sujet allégorique ou mythologique (ces dernières provenant des célèbres ateliers de Josse de Vos et de Jacques van der Borght), prêtées par le duc d’Arenberg. AUGUSTE MAltGUILLIEK