Aller au contenu

Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES SU 11 LE PEINTRE VINCENT1 En cette fin du xvmc siècle, où parut une génération nouvelle, peu d’artistes eurent des débuts plus éclatants que Vincent et qui promissent davantage un grand peintre. Lorsqu’on vit de lui, au Salon de 4777, Bëlisaire réduit à la mendicité, Saint Jérôme dans le désert,Les Pèlerins d'Emmaüs, ce fut un concertd’éloges. « Voilà un Saint Jérôme dont l’auteur ira loin », écrivait un critique. Au Salon de 1779, Le Président Mole résistant aux factieux excita encore plus d’enthousiasme : « M. Vincent a dans l’âme cette chaleur qui fait les grands peintres... Nous devons arracher à l’Italie un sceptre que Le Brun, Le Sueur et surtout Le Poussin lui ont déjà si coura¬ geusement disputé. » A ce moment, on le voit, il n’était pas encore question de David pour enlever à l'Italie « le sceptre de la peinture », et c’est sur Vincent que reposait l’espoir de l’école française. François-André Vincent, né en 17462, était fils d’un miniaturiste genevois établi à Paris : François-Élie Vincent. Après quelques hési¬ tations, il fut autorisé par son père à étudier la peinture, prit des leçons de Roslin et de Vien et, en 1768, obtint le grand-prix sur le sujet de Germanicus apaisant une sédition3. Diderot raconte qu’il fut porté en triomphe par ses camarades. Il avait à peine vingt-deux ans. Après avoir passé par l’École royale des élèves protégés, comme 1. Voir aussi Suvëe et ses amis à VÉcole de Home (Gazette des Beaux-Arts, 1903, t. II, p. 97). 2. Cette dateestplus probable que celle de 1748, qu'on a quelquefois indiquée. 3. A l’Ecole des Beaux-Arts.