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292 GAZETTE DES BEAUX-ARTS Lorsqu’il revint à Paris, à la fin de 1775 ou au commencement de 1776, Vincent rapportait un assez gros bagage, car il put présen¬ ter pliis de dix toiles au Salon de 1777. C’étaient, outre le Saint Jérôme, le Belisaire, les Pèlerins (TEmmaüs, le Bergeret et la Levrette dont nous avons déjà parlé, Alcïbiade recevant des leçons de Socrate, une Figure en pied, Costume napolitain, Un nain, les portraits du peintre Berthèlemy, de l’archi¬ tecte Rousseau, Un jeune homme donnant une leçon « de dessin à une demoi¬ selle, Cette demoiselle, qui reçoit une leçon de des¬ sin, fait penser à Adé¬ laïde Labille-Guiard1, qui fut l’élève de Vincent. Elle avait déjà exposé au Salon de l'Académie de Saint-Luc et annonçait du talent. Agée en 1777 de vingt-huit à vingt- neuf ans, elle était de¬ puis 1769 la femme de Guiard, mais ne vivait plus avec lui. Le maître et l’élève, qui se connais¬ saient depuis longtemps, s’aimèrent et contractè¬ rent une union que la loi sur le divorce leur permit de régulariser en 1793. Les petits salonniers du temps y firent plus d’une fois allu¬ sion en termes fort satiriques et méchants. Le grand succès de Vincent au Salon de 1777 le désignait « aux faveurs de l’administration ». M. d’Angiviller, successeur de Marigny, avait entrepris de restaurer la grande peinture, en faisant des commandes aux artistes, et comme, depuis quelque temps, l’his¬ toire de France avait été mise* à la mode par la vulgarisation des 1. Baron R. Portalis, Adélaïde. Labille-Guiard (Gazette des Beaux-Arts, 1901 et 4902, et tirage à part). r O H T It A 1 T DE LA S I G N 0 E A G A R il I DESSIN AU CRAYON, PAR VINCENT