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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/345

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NOTES SUR LE PEINTRE VINCENT 297 rare d’un artiste qui, à cinquante ans à peine, en pleine maturité, perdit non seulement la faculté, mais le désir de produire. D’autre part, il s’était borné presque toujours à adapter son talent aux idées courantes. Lorsque la mode fut à la peinture d’histoire nationale, il fit des tableaux d’histoire nationale ; lorsque le style antique triom¬ pha, il composa des tableaux dans le style antique ; aux approches de la Révolution ou pendant la Révolution, il essaya de la peinture ESQUISSE L) E « LA LEÇON DE L A B 0 ü H A G E » PAR VINCENT (Collection do M. le comte Mimerel.) sociale, humanitaire ou républicaine ; on a même de lui une esquisse de bataille, au moment où l’on se mettait à célébrer nos gloires mi¬ litai res. Mais, quand il se vit débordé par l’art de David ou des élèves de David, il ne résista ni ne se soumit; il préféra abdiquer. De même que la plupart de ses contemporains, c’était un homme du xvme siècle, et c’est là qu’il faut chercher son talent, qui fut réel. Ainsi que pour beaucoup d’entre eux, le meilleur de son art est dans les œuvres où il s’abandonna à lui-même : dans ses dessins, qui sont presque tous très vivants, quelques-uns vibrants, et dont le style XXXII. — 3e PÉRIODE.\t38