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320 GAZETTE DES BEAUX-ARTS L’analyse de l’Enfant n’est pas moins concluante. Une certaine précision des traits et un air assez raisonnable annoncent qu’il est sorti de la première en¬ fance : son nez est grand et droit, son menton assez proéminent, son œil vif; sa main est déjà dévelop¬ pée et ses doigts sont al¬ longés. Il en est de même des pieds, surtout dans la forme qu’ils avaient primitivement :\taussi bien dès leur dessin a-t-il été l’objet d’une correc¬ tion très visible et très an¬ cienne, sans doute même contemporaine de l’exé¬ cution du tableau, car sous le triple rapport de la teinte, du ton et de la facture le repeint fait corps avec la matière qui l’avoisine1. L’ancien pied — dont le client a peut- être demandé la modifi¬ cation — se distinguait du pied actuel par une longueur plus considé¬ rable et par la disposi¬ tion de l’orteil séparé des autres doigts et redressé. Or, tous ces caractères sc retrouvent dans les En¬ fants de Rouen, de Lon¬ dres, de Bruges; tandis que ceux de Memlinc tiennent encore du bébé avec, en conséquence, une figure plus empâtée, un nez plus gros et retroussé, des attaches plus molles, SAINTE CATHERINE, DÉTAIL DE « LA VIEHCE AVEC DES SAINTES » PAR GÉRARD DAVID (Musée (le Rouen.) 1. Au sujet de cette correction, voir plus loin, p. 325.