330 GAZETTE DES BEAUX-ARTS monumentale à gradins superposés; à chaque angle était placé un lion, tête haute, accroupi sur son train de derrière. La pyramide de Peaman-Àkas, aux cent lions, originairement complètement détruite, que la tradition représente comme ayant été entièrement dorée, a été restituée en une élévation dessinée, placée au Trocadéro. Elle avoi- sinait le palais des rois khmers, qui devait être construit en bois et tout à jour, suivant les ha¬ bitudes propres à la contrée, non loin d'admirables terrasses qui contournaient h une cer¬ taine distance le palais des rois et la pyramide. Ces terrasses étaient soute¬ nues par un plan vertical de trois mètres de haut sur deux cents mètres de développement. 11 s'y étalait des scènes de la civilisation khmère, empreintes d’une étude sincère et du charme puissant de la nature vivante et animée : scènes de chasse, com¬ bats d'animaux, et des com¬ positions d’un style simple, mais incomparable : telle une suite de quarante-cinq oiseaux très richement parés, élevant majestueusement leurs bras humains pour soutenir le plan horizontal de la terrasse, assi¬ milant, par ces poses symbo¬ liques leur prestige au prestige de la puissance humaine. De majestueux éléphants tricéphales s’y voyaient tout ornés de colliers et de bracelets, leurs têtes en relief étaient couvertes de couronnements coniques, leurs oreilles aux contours archaïques s’appliquaient sur la muraille, et leurs trompes, qui se délachaient de l’alignement des terrasses en formes de gra¬ cieuses colonnettes placées en différents points, soutenaient des branches de feuillages de lotus, encadrant de leur aspect monumen¬ STEL E EN I* I E II R E ORNÉE D’UNE FIGURE DE NYMPHE ET D’UN SERPENT POLYCÉPHALE PROVENANT DES ENVIRONS DU TEMPLE DE RENG-.MÉLÉA (viib-xiib siècle) (Musée des antiquités cambodgiennes, au Trocadéro.)
