Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/384

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L’ART KHMER ET LES RESTITUTIONS DU TROCADÉRO 335 comme nous les voyons aux terrasses du palais des rois, se voient aussi au temple de Bayon, aux frontons des tourelles, dans les frises d'apsa- ras ou bayadères divines, richement parées, ornées de colliers et de bracelets, serrées Tune près de l’autre, entraînées dans un même mouvement rythmique, sculptées presque en ronde-bosse et déta¬ chées du fond par l’ombre qu’elles projettent; mais ces bayadères aux mouvements effrénés de la danse, isolées et entourées de frontons aux arcs trilobés, qu’entourent des espèces de cartouches aux feuillages sculptés aussi finement que la dentelle, prennent sur D É l’A R T POUR LE C O M li A T BAS-RELIEF DES GALERIES DU TEMPLE DE RAYON ( I V8- V Ie S I È C L E ) D'après un moulage. les murailles du temple d’Angkor-Vat un plus large développement. Chaque ballerine, une jambe repliée, un bras relevé au-dessus de la tête, l’autre ramené près du corps par une torsion légère, fait le même mouvement que sa voisine, mais inversement, et cette alter¬ nance de jambes repliées et de bras relevés produit un joli équilibre de lignes. Ces figures sont enchâssées dans un cadre dont la silhouette, ingénieusement découpée, constitue par la répétition un motif décoratif du plus charmant effet; ce cadre est orné lui-même avec beaucoup d’art de palmettes délicates. Si l’on ajoute que chacune de ces espèces de médaillons repose sur un riche soubassement composé d’une série de sept frises superposées, dont les minces bandeaux sculptés représentent des rosaces plus grandes, alternant avec des feuillages plus petits, on comprendra par quelle gradation