Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/40

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LES SALONS DE 1904 35 Gœthe a intitulé ses Mémoires Vérité et Poésie : ce pourrait être la devise de tout portrait significatif. Ceux de M. Flameng se signalent surtout par leur éclat métallique, et ceux de M. Humbert par leur ampleur décorative; M. Aimé Morot a plus de souplesse et de grâce, et M. Hébert, dans une manière récente, un peu cherchée et d'un charme subtil et parfois pénétrant, excelle à poétiser Limage de vi¬ sages délicats. M. Bordes a heureusement fixé les traits de M. Du- claux\ M. Fougerat, qui est Breton, ceux d'Anatole Le Braz, poète de la Bretagne; M. Paul Chabasceuxdu Chevalier de S tuer s \ M. Déchc- ANXIÉTÉ, PAU M. TONY H O il E H T - F L E U R Y (Société des Artistes français.) naud présente dans un heureux éclairage un Portrait de jeune homme plein de naturel et de vigoureuse vérité; M. Lauth donne des yeux veloutés à une jeune femme brune; M. Bergès pose fière¬ ment un portrait de femme; M. Jean Patricol, qui délaisse volon¬ tiers le burin pour devenir portraitiste, expose le Portrait de M. C. Droaet plein de finesse et d’agrément. Il a su tirer de la varia¬ tion des blancs des effets inattendus; la solidité du dessin s'y laisse sentir, et la transition du fond blanc à la teinte à peine rosée du visage est l’occasion à des nuances raffinées. Est-ce seulement un portrait que la délicieuse image de jeune fille, de M. Ernest Laurent? La simplicité de l'attitude, la grâce sans apprêt du geste, font du