Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/431

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374. GAZETTE DES BEAUX-ARTS Le Christ y apparait « guérissant », comme dit l’inscription, « les diverses sortes de maladies », et c’est, en face du Sauveur, toute une cour des mi racles, boiteux, bossus, aveugles, hommes, femmes, enfants en bas âge, qui tous attendent le salut du Seigneur miséricordieux. Assurément l’exécution ne vaut point ici l’idée qu'a tenté d’exprimer l’artiste; mais cette idée est belle,et elle résume heureusement, à la (in de ce cycle, la pensée maîtresse qui a inspiré cette décoration. On observera qu’à ce cycle de la Vie du Christ manque sa con¬ clusion naturelle : après les scènes de l’enfance et les miracles, les épisodes de la Passion étaient certainement représentés. Théodore Métochite lui-même mentionne dans son poème, parmi les saintes images qui décoraient son église, des représentations cle la Cruci¬ fixion, de la Descente aux limbes, de l’Ascension. Elles occupaient sans doute dans le sanctuaire proprement dit la place d’honneur, réservée d’ordinaire à ces compositions. C’est ce qui a causé leur perte, oif tout au moins leur disparition, si l’on admet, ce qui n’est point impossible, qu’elles subsistent encore, plus ou moins mutilées, sous le badigeon musulman. 11 faut dire un mot enfin de la chapelle latérale qui borde le flanc sud de l’église1. Elle est décorée tout entière de fresques assez endommagées et pâlies. C’est, au sommet de la coupole, la Madone environnée de son escorte d’archanges, et, sur les murailles latérales, l’ordinaire théorie des saints guerriers, des pieux évêques et des rudes ascètes. Plus haut, des scènes diverses, empruntées à l’Ancien Testament, remplissent la courbe des voûtes, et dans une niche de la muraille, une peinture intéressante, mais malheureusement fort indistincte, semble représenter un empereur avec sa femme et ses enfants. Pour déterminer la date de cette décoration, il importerait fort de pouvoir reconnaître ces personnages et de déchiffrer les inscriptions qui accompagnaient certainement leurs effigies. Du moins, deux grandes arcades sculptées, où des anges à demi mutilés s’enlèvent parmi des rinceaux d’or courant sur un fond bleu, com¬ blent en quelque manière cette lacune. Toutes deux semblent provenir d’un somptueux tabernacle — postérieurement démonté et déplacé — qui se dressait dans la chapelle au-dessus d’un monument funéraire. Une longue inscription gravée sur l’une d’elles nous apprend que 4.\tSchmitt {/oc. cit., p. 442) considère cette chapelle comme ayant été primi¬ tivement le réfectoire du monastère que Mélochite fit décorer de fresques repré¬ sentant « les mystères et les miracles du Christ». Il ne semble pas que les pein¬ tures du parekklesion correspondent bien exactement à cette indication.