Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/463

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CONSTANTIN GUYS 403 avec son travail. 11 s'apprit à schématiser, ce qui est un bon exer¬ cice pour arriver à synthétiser. Il y prit le souci de rechercher dans un ensemble de faits, des scènes, et d’en dégager tout d'abord, tout de suite, le rythme essentiel, de rabattre toute r attention sur l'objet même de son dessin, sur ce qu'il voulait lui faire dire, sur les phy¬ sionomies et les mouvements qui en sont la couleur et le sujet, et pour cela à n'indiquer que très légèrement, très sobrement, les cir¬ constances et l'ambiance de l'action, par des fonds sommaires. En- LA LOGE DE l’i.MPÉHATHICE, GKAVUKE SUE HÛIS DE M. J. BELTRAND d’après UN D E S S IX DE CONSTANTIN GUYS (Collection de M. J. Beltrand.) core qu'ils soient très justes, très harmonieux, remarquables pour la belle mise en valeur qu’ils fournissent, les fonds sont à dessein très réduits en importance chez Guys, à moins qu'il n'ait la possibi¬ lité de les construire avec des éléments humains, comme ces touffes de personnages qu’il place sur le passage de ses belles tilles. Guys n’est vraiment sensible, en dehors de son goût pour les chevaux et les harnachements et les voitures bien attelées, qu'à la face humaine et au mouvement du personnage humain. Il a assisté au boulever¬ sement de Paris par Haussmann, on dirait sans en avoir cure. 11 a dû regretter les ruelles curieuses et mouvementées *qu'éventraient les voies nouvelles, mais son goût du pittoresque ne l'a pas appelé