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LES TAPISSERIES DE MALTE L’ÉGLISE SAINT-JEAN — LE PALAIS DU GOUVERNEMENT {deuxième et dernier article1) III k grand - maître Perellos ne borna pas ses libéralités à la tenture conservée dans l’église des chevaliers. Ap rès avoir fait hommage à la de¬ meure divine de la magnifique parure que nous venons de décrire, il s’oc¬ cupa de la résidence des grands-maîtres et voulut aussi laisser au palais qu’il habitait en raison de sa dignité un témoignage de sa munificence. Cette fois, les sujets empruntés à l’Ecrilure ou à l’histoire sacrée n’auraient pas été de mise. Il fallait des scènes profanes, mais qui ne fussent pas déplacées dans le siège du gouvernement d’un ordre religieux. Est-ce Perellos lui-même qui eut l’idée de demander aux artistes renommés des Gobelins la reproduction d’une tenture récemment exécutée et déjà célèbre? Un chevalier de la nation française lui parla-t-il de ces scènes qui rap¬ pelaient les habitants des pays lointains et mystérieux avec les¬ quels les chevaliers entretenaient de fréquentes relations au cours de leurs expéditions maritimes? Quoi qu’il en soit, le choix fut heu¬ reux, et la commande faite par l’Espagnol Perellos aux tapissiers de Louis XIV nous a conservé dans son ensemble une des plus fameuses séries qu’ait produites l’art du tapissier. 1.\tV. Gazette des Beaux-Arts, 1904, t. II, p. 299.